La deuxième séance de la Commission Citoyenne du Folklore s’est déroulée le dimanche 26 mars 2023. La 1e séance avait permis de planter le décor ; cette 2e session a contribué à explorer plus en profondeur les représentations (positives comme négatives) des participants au sujet du Sauvage. Ainsi, ils ont pu exprimer leurs visions concernant l’avenir du personnage. Les participants ont été encouragés à partager les pires scénarios comme les meilleurs.   

Cette journée prenait pour point de départ les questions identifiées lors de la 1ère séance de travail :

  • Le but de la Commission et les raisons qui poussent le conseil communal à la consulter, la capacité à trouver un accord commun et les chances que le processus aboutisse à du concret, une solution acceptable pour tous sans heurter et crisper les sensibilités ;
  • L’attachement de la population au Sauvage ;
  • Les raisons qui poussent à parler de racisme dès que l’on évoque une ethnie dans le folklore, sans connaître les codes de celui-ci ;
  • Les conséquences d’une modification du cortège et le risque de générer davantage de racisme ;
  • Les mesures à mettre en œuvre, acceptées largement, pour la continuité de la Ducasse dans le respect des traditions;
  • Le risque d’escalade et l’irruption d’autres polémiques ;
  • Les conséquences du vote d’une loi « anti blackface » ;
  • La perte progressive, en Belgique, des traditions et du folklore.


D’autres, s’interrogent sur :

  • L’optimisation de la communication pour éviter l’exclusion, mieux comprendre le rôle du sauvage et transmettre l’état d’esprit des athois ;
  • La révision du scénario pour comprendre, au premier regard, la scène qui se joue sur la barque ;
  • La manière de représenter de nouveau l’aspect/le comportement fantastique et imaginaire du personnage

Enfin, certains se demandent en quoi une évolution dévaluerait la Ducasse ?

 

Les échanges se sont poursuivis autour de 2 questions : « Que représente le Sauvage pour nous, habitant.e.s d’Ath ? » et « Quels sont les éléments sur lesquels nous avons du mal à être d’accord ? ». Le futur ? C’est le cœur du débat. 

 

Dans le pire scénario envisageable, les participants partagent leurs craintes sur plusieurs aspects :

  • L’image que la ville pourrait renvoyer s’il n’y a pas de changements ;
  • La perte de crédibilité ou de notoriété construite par les anciens ou les représentants du folklore ;
  • La perte d’identité du personnage si on venait à lui enlever trop d’éléments ;
  • La disparition de la tradition locale ;
  • La naissance d’autres polémiques ;
  • Le risque d’insécurité qui planerait sur la Ducasse (manifestions, boycott) ;
  • La mauvaise perception de l’avis de la Commission tant par les Athois que par le public extérieur, et de nouvelles tensions.

 

Dans le scénario rêvé, les participants échangent sur les points suivants :

  • Une sauvegarde du personnage en l’état : le Sauvage ne doit pas évoluer
  • Un possible changement de certains éléments du personnage comme son nom ou sa couleur ;
  • Un renforcement de l’aspect théâtral de sa prestation en créant, par exemple, une histoire qui serait interprétée tout au long du cortège ;
  • L’ajout d’une dimension pédagogique afin de clarifier le personnage (nom, origine, évolution, intentions…) ;
  • Le lancement d’une campagne de sensibilisation et de communication pour expliquer le personnage aussi bien à la population qu’aux médias (nationaux et internationaux) ;
  • Enfin, un retour à la fête et aux rassemblements pour retrouver un sentiment de Ducasse sereine et festive.

 

Pour clôturer cette deuxième séance, les participants ont été amenés à se positionner individuellement par rapport à la question pour laquelle ils ont été mandatés par le Conseil communal : les personnages du Sauvage et du diable Magnon doivent-ils être conservés en l’état ou évoluer ? 

 

Même si ce positionnement n’était pas un vote en soi, il a permis de prendre le pouls, former un débat mouvant, identifier les besoins des participants pour les aider dans leur prise de décision.

 

On peut voir 3 groupes se dessiner. Tandis que certains évoquent un changement nécessaire ou inévitable, d’autres estiment que le personnage ne doit pas changer. Enfin, le dernier groupe est encore indécis et se sent tiraillé : écouter le cœur ou la raison ? Une chose est certaine, les échanges sont vivants, riches et très nuancés. Ils évoluent et se construisent au fur et à mesure. Les membres de la Commission sont animés par une même question : comment rassembler les Athois autour de la fête ?

 

La suite ? Rendez-vous le 16 avril 2023 pour rapprocher les points de vue et proposer une position commune au Conseil communal.